L'autorité est-elle en crise ou bien seulement en évolution ? Gérard Mendel, psychanalyste et sociologue, propose dans ce livre une analyse des figures traditionnelles de l'autorité, au premier rang desquelles se trouve l'inévitable pater familias. Selon G. Mendel, nous nous trouvons actuellement dans une phase marquée par une autorité brouillée, mouvante, aux frontières et fonctions mal définies. Ni l'image du père, ni celle des instances collectives ne suffisent aujourd'hui à « apprivoiser nos peurs archaïques », à réduire l'angoisse d'abandon contre laquelle ces figures jouaient un rôle protecteur. Privé de ces figures extérieures, l'individu n'a d'autre solution que de s'ériger lui-même en maître, son propre maître. Gérard Mendel propose quelques axes de réflexion pour une redéfinition et un dépassement du concept d'autorité. Tout d'abord, le schéma psychofamilial, avec ses règles et ses normes, place l'individu dans un certain rapport civilisé au monde, et les modalités de cette inscription forment pour lui une figure de l'autorité. Mais d'autres types de communautés peuvent intervenir également contre l'angoisse d'abandon, tels que ces groupes d'individus réunis pour suivre un événement sportif comme la coupe du monde de football. L'individu peut également s'inscrire dans un tissu social protecteur, dont le milieu associatif est un bon exemple. Tous ces éléments réunis aboutissent ainsi, selon G. Mendel, à définir un autre type de socialisation dans laquelle l'autorité émanant d'une instance supérieure n'aurait plus autant de poids, ni de pertinence.
Marc Olano