Qui n’a jamais chanté Les Jolies Colonies de vacances ? De la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, Jean-Marie Mignon retrace cinquante ans d’éducation populaire. L’auteur fait revivre les grandes figures de ce mouvement, qui se veut l’héritier spirituel de Denis Diderot et de Jean-Jacques Rousseau. Les auberges de jeunesse, le scoutisme et les maisons des jeunes et de la culture ont été créés comme autant de moyens pour éduquer et cultiver le peuple. Dans cette profusion de loisirs proposés, J.‑M. Mignon distingue quatre faisceaux d’actions possibles. Des activités extrascolaires à l’éducation permanente en passant par les actions culturelles démocratisées et la responsabilisation civique, tout est prétexte à éduquer. L’objectif affiché étant l’apprentissage par tous d’une réflexion critique et l’engagement dans la cité. L’éducation populaire est en effet par définition militante. Son histoire est celle des conflits entre les religieux et les laïcs, entre l’Etat et les animateurs, entre les bénévoles et la professionnalisation croissante du métier. Ses évolutions sont étroitement liées à celles de la société qui se transforme après mai 1968. De nouveaux programmes naissent, comme l’éducation à l’écologie et au développement durable ou le renouvellement des universités populaires. Un demi-siècle plus tard, ce projet d’éducation populaire a toujours autant de force. Mais si l’auteur retrace ses évolutions historiques, c’est pour pointer les besoins actuels. Seule une remise en cause lui permettra de s’adapter aux évolutions de la société et des jeunes.