Une journée au CMPP

Les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) proposent aux enfants 
et adolescents des consultations gratuites. Quelles demandes formulent 
les familles ? Dans quelles conditions travaillent les professionnels ? 
Récit d’une journée type.

C’est un petit local coloré ceinturé de tours HLM. Dans la salle d’attente, trois enfants dessinent des arbres, des cœurs et des maisons à la craie, sur un tableau noir qui occupe tout un mur. Une jeune femme assise, les cheveux noués dans un foulard vert et jaune, un bébé en écharpe blotti tout contre elle, sermonne en français puis en wolof ses jumeaux de 3 ans qui courent, trépignent et hurlent. Soudain, elle se lève, en saisit un par le bras, menace l’autre d’une gifle et, devant l’assemblée des regards réprobateurs, se rassied en sifflant entre ses dents. D’autres enfants, habitués des lieux et à peine plus âgés que les « jumeaux terribles », sont venus seuls ou ont été déposés par un grand frère ou une grande sœur qui a, aussi, souvent fréquenté ce centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) parisien.

Intégrant à la fois la dimension du soin et l’approche pédagogique, les CMPP, créés après la Seconde Guerre mondiale, se proposent d’être une interface entre les parents et les acteurs du monde scolaire. La prise en charge est réalisée par une équipe pluridisciplinaire composée de pédopsychiatres, de psychologues, de psychomotriciens, d’orthophonistes, d’assistantes sociales et de personnels de l’Éducation nationale, tels des professeurs des écoles chargés de rééducation. Il existe désormais plus de 300 CMPP en France, qui accueillent chaque année près de 100 000 enfants et adolescents, de la naissance à 18 ans, voire 20 ans.