Malgré une exhortation de Robert Badinter au mois de juillet (cf Sciences Humaines n°197), il a fallu attendre le 6 novembre, c’est-à-dire le lendemain de la publication des décrets d’application, pour que l’association Pratiques de la folie, regroupant psychiatres, psychanalystes et psychologues, lance une pétition. Celle-ci, intitulée « Non à la prescription sur ordonnance », dénonce l’instrumentalisation de la médecine « dans une logique de surveillance et de séquestration » (www.pratiquesdelafolie.org).
En août, la FFPP (Fédération française des psychologues et de psychologie) s’était fendue d’un communiqué arguant que la participation au dispositif de rétention de sûreté était incompatible avec le code de déontologie des psychologues, mais n’avait pas proposé d’action offensive collective.
Avant l'initiative de Pratique de la folie, la seule pétition d’envergure, l’« Appel du 20 mars » (qui a recueilli depuis près de 14 000 signatures), émanait d’un collectif de 62 associations, dont le Syndicat de la magistrature, la Ligue des droits de l’homme et l’Association française de criminologie (www.contrelaretentiondesurete.fr). Les psys paraissaient noyés dans la masse : les voilà en première ligne.