Une région à dimension variable...

La région située entre la Méditerranée orientale et la mer d’Arabie a connu de nombreuses appellations et délimitations au cours du temps. Aujourd’hui encore, on peine à la définir précisément.

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Toutes les femmes d’Orient sont des bayadères », ironisait Flaubert au 19e siècle dans son Dictionnaire des idées reçues. À son époque, l’Orient ne contient ni pagodes, ni rizières mais plutôt les pyramides d’Égypte, la Terre Sainte ou le désert arabique. Car la région a périodiquement changé de nom et de centre de gravité selon les enjeux géopolitiques des pays aux alentours. Mésopotamie, Levant, Proche-Orient, Middle-East se succèdent sans se confondre. Le nom de Levant, utilisé par la France depuis le 16e siècle pour désigner les pays avec lesquels elle commerce à l’est de la Méditerranée, est progressivement remplacé par les termes de Proche-Orient et Moyen-Orient.

Nées dans le langage oral à la fin du 19e siècle, ces deux expressions sont reprises dans la presse dès 1902 et s’imposent rapidement. Les distinguer s’apparente souvent au jeu des 7 différences tant leurs définitions évoluent et se télescopent. Chacune est alors associée à un « pays-clé ». Le Moyen-Orient est ainsi défini par rapport à l’Inde ou la Perse. Selon l’amiral américain Alfred T. Mahan, premier à employer l’expression, il désigne « les pays riverains du Nord-Ouest de l’océan Indien attenant au golfe Persique ». Le Proche-Orient renvoie, quant à lui, à l’espace sous influence ottomane, soit « le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie autonome, la Grèce, l’Égypte, l’Empire ottoman, le reste de la péninsule Arabique et la Perse », selon David H. Hogarth, archéologue britannique fondateur du terme.