Autour de trois dates clés qui scandent le Moyen Âge européen (500, 1000, 1500), Georges Jehel a entrepris de dresser une histoire panoramique du monde. Beau défi, qu’il a pu relever avec l’aide des 23 experts qui ont contribué à ce copieux manuel. Le survol s’attarde sur l’Europe et l’Asie, des zones bien documentées, mais se garde d’oublier l’Afrique, les Amériques ou l’Océanie. Un tel ouvrage fera date, de par sa volonté d’exhaustivité et le souci qu’ont eu ses rédacteurs de mettre en perspective les événements. Il autorise d’intéressantes réflexions comparatives, rappelant par exemple que l’imprimerie à caractères mobiles fut inventée en Chine au xie siècle. Mais il pèche par le choix contraignant de ces trois dates, qui ne sont pas universelles. Le procédé amène à négliger certaines périodes décisives, de l’empire carolingien en Europe à l’ère de Kamakura au Japon, ce xiiie siècle fondateur du Moyen Âge japonais. Signalons enfin, chez le même éditeur, la parution d’un autre livre. Sous le titre Les Religions triomphantes au Moyen Âge. De Mahomet à Thomas d’Aquin (Yann Le Bohec [dir.], Éditions du Temps, 2007, 159 p., 17 e), il offre un condensé un peu sec de l’histoire médiévale des grandes religions nées dans le monde méditerranéen (judaïsme, christianisme et islam) et peut se lire comme un complément du travail de l’équipe de G. Jehel.
Marc Olano