Vers une mondialisation de l'éducation ?

Le classement international des systèmes scolaires, Pisa, a incité plusieurs pays à réformer leur école. Revers de la médaille : 
le risque d’un allignement de l’offre scolaire mondiale sur celle des pays les plus riches.

Pisa est-il en train d’imposer un modèle scolaire unique ? La réponse à la question doit être nuancée. La diversité culturelle et géographique des pays qui ont obtenu, au fil des cinq passations, de 2000 à 2012, les meilleures performances aux épreuves de Pisa contredit fortement l’hypothèse d’un modèle unique. Canada, Finlande, Corée, Japon, Nouvelle-Zélande, autant de pays dont les valeurs culturelles, les langues et l’organisation des systèmes scolaires sont loin de se ressembler : ce sont pourtant eux qui affichent sur le moyen terme les meilleurs résultats. Plus significatif encore : certains pays, insatisfaits des résultats obtenus par leurs élèves au cours des premiers rounds de Pisa, ont pris des mesures pour améliorer les performances de leurs élèves. Et ils ont réussi ! C’est le cas de l’Allemagne et de la Pologne, dont les remontées sont spectaculaires. Qu’ont-ils fait ? Modifié leurs programmes, aligné leur scolarité sur le modèle finlandais ? Pas du tout, ils ont généralisé, autant qu’ils pouvaient, l’école maternelle et abattu des cloisons ségrégatives pour construire un tronc commun dans le secondaire. Au-dessus de la moyenne de l’OCDE en sciences, la Pologne a perfectionné ses résultats concernant la compréhension de l’écrit entre 2000 et 2009. Les élèves les plus performants conservent leur niveau, mais les plus faibles l’ont corrigé. D’autre part, l’écart entre les élèves scolarisés dans un établissement urbain et ceux venant d’un établissement rural est beaucoup moins marqué en Pologne, où il atteint les niveaux belge, finlandais, allemand et néerlandais.