Violence verbale : les directeurs en première ligne ?
À propos de l’article de Christine Leroy, paru dans notre n° 265 (décembre 2014), et intitulé « Violence verbale : les profs en première ligne », Pierre Chalier, chef d’établissement en collège, nous a adressé un commentaire suivi d’un témoignage personnel. Il fait état d’une enquête antérieure à celle de la DEPP citée dans l’article : le rapport remis à la Casden par Éric Debarbieux et Georges Fotinos en 2012, intitulé « Violence et climat scolaire », portant sur plus de 1 500 personnels de direction de collèges, et indiquant des niveaux de victimation supérieurs à ceux dont nous nous sommes faits l’écho.
En 2011, selon É. Debarbieux et G. Fotinos, 39,5 % des personnels de direction d’établissements secondaires déclaraient avoir été insultés au moins une fois dans l’année écoulée, soit par un parent d’élève (16,1 %), soit par un élève (13 %), le reste étant le fait d’inconnus ou d’autres personnes. C’est effectivement beaucoup plus que le déclare la note d’information de la DEPP, qui fait état de 16 % d’insultés ou menacés dans l’exercice de leur métier, et incrimine plus souvent les élèves que les parents. Cet écart ne correspond pas à une évolution : une nouvelle enquête livrée en 2013 par G. Fotinos, et portant sur 3 900 réponses, indiquait cette fois que la moitié des chefs d’établissements déclaraient avoir été agressés verbalement ou physiquement. Le phénomène, selon cette source, n’aurait donc fait que croître, pour atteindre des niveaux inégalés.