7,2 millions, c'est le nombre de personnes qui vivent seules en France ; soit désormais près d'un tiers des ménages (30 %) contre un peu plus d'un quart dix ans plus tôt. Mais vivre seul ne veut pas dire nécessairement vivre coupé du reste du monde. Toutes choses égales par ailleurs, les personnes qui vivent seules ont en moyenne plus de contacts avec l'extérieur que les personnes vivant en couple. C'est ce que confirme l'enquête Relations de la vie quotidienne et isolement menée par l'Insee à partir d'un indicateur d'« isolement relationnel ». Cet indicateur est établi à partir du nombre de conversations à caractère personnel d'une durée supérieure à cinq minutes que les personnes déclarent avoir eu au cours de la semaine (par convention, sont considérées isolées relationnellement les personnes ayant quatre interlocuteurs ou moins par semaine).
Le degré d'isolement relationnel varie toutefois selon que la personne est célibataire, divorcée ou veuve. Les célibataires - en moyenne plus jeunes que les autres personnes vivant seules - ne sont que 14 % à être isolées relationnellement contre 25 % des divorcés et 35 % des veufs. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les personnes âgées acceptent plus facilement l'isolement relationnel que les plus jeunes.
Parmi les personnes vivant seules, les divorcés sont proportionnellement aussi nombreux que les veufs à se déclarer sensible au sentiment de solitude. Mais pas plus que le fait de vivre seul ne veut dire vivre isolément, il n'expose pas systématiquement à un plus fort sentiment de solitude. Même si, constate l'Insee, « la présence d'un conjoint et aussi d'enfants au sein du foyer crée des liens plus puissants et protège plus fortement du sentiment que les autres types de relations » (avec les parents, les amis, les collègues...).
Références
Jean-Louis Pan Ké Shon, « Vivre seul, sentiment de solitude et isolement relationnel », Insee première, n° 678, octobre 1999.