Voyage extraordinaire au centre du cerveau

Jean-Didier Vincent,Odile Jacob, 2007, 253 p., 18 e.
Et si le cerveau pouvait se visiter comme l’on se promène dans un lieu ou un paysage, en lieu et place du déchiffrage patient d’austères manuels d’anatomie ? C’est ce que propose ici le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, déjà auteur de nombreux livres, dont une célèbre <i>Biologie des passions</i> (1986). Tout au long de ce périple à travers notre boîte crânienne, il se fait l’adversaire acharné du dualisme, cette position philosophique qui sépare l’âme et la matière, l’esprit et le cerveau. Il rappelle (lapalissade trop souvent oubliée) que le cerveau n’est pas un organe autonome. Que s’il règne sans partage sur notre corps, il est en retour contraint par ses besoins, ses désirs et ses manques. Faut-il nous réjouir ou nous désespérer d’être ainsi influencés par la biologie ? Pour J.‑D. Vincent, la réponse ne fait aucun doute : nos <i>« productions supérieures – parler, lire, écrire des livres, composer des symphonies – ne sont possibles que parce que nous sommes des êtres de chair, qui sentons, qui éprouvons plaisir et douleur »</i>, et non des automates mécaniques ou des entités désincarnées. Il nous invite donc à parcourir le grenier des souvenirs, la vallée des plaisirs, le jardin des langues, le salon des Beaux-Art, et même l’Hypothalamus’Restaurant… Au fil de cet ouvrage de vulgarisation clair et accessible, émaillé des contributions de grands spécialistes des sciences cognitives (Olivier Houdé, Alain Prochiantz, Marc Jeannerod, Michel Jouvet), c’est l’image d’un cerveau central, siège de nos pensées et de nos émotions, de notre moi le plus profond, qui se dessine peu à peu.