Lorsque Woodrow Wilson accède, en 1912, à la présidence des Etats-Unis, il est loin d'imaginer que son nom figurera dans les chapitres « relations internationales » des manuels d'histoire contemporaine. Et pour cause : son intérêt se porte d'abord sur la politique intérieure. Successeur de Roosevelt et de Taft, adeptes respectivement de la « politique du gros bâton » et de la « diplomatie du dollar », Wilson n'hésite pas à recourir à la force pour convaincre les voisins des réels bienfaits de la démocratie... Tout l'intérêt de cette biographie est donc là : retracer le cheminement qui devait conduire ce néophyte de la politique étrangère à la création de la première organisation vouée à une résolution pacifique des conflits entre les grands Etats : la Société des nations (SDN). Comme le reconnaît l'auteur lui-même, l'ouvrage aurait pu s'intituler «Wilson et son double». Cette SDN n'aurait probablement jamais vu le jour (en février 1919) sans la ténacité d'un conseiller officieux du président, le colonel House.
Marc Olano