À l'école de l'estime de soi

La confiance en soi et celle que les enseignants accordent à leurs élèves jouent un rôle notable dans la réussite. D’où l’importance d’ajuster 
une pédagogie qui valorise les succès plutôt qu’elle sanctionne les échecs.

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Depuis plusieurs décennies, des recherches en éducation soulignent l’importance de la confiance en ses capacités à apprendre. La confiance permet de faire face à l’anxiété, améliore l’engagement, favorise un usage judicieux des bonnes stratégies d’apprentissage et l’acquisition de connaissance 1. Contrairement à une idée reçue, ces travaux indiquent que ce n’est pas l’estime de soi globale qui est déterminante, mais plutôt ses capacités à agir dans des domaines spécifiques. Les interventions de lutte contre l’échec scolaire fondées uniquement sur l’estime de soi aboutissent d’ailleurs à des résultats décevants, contrairement aux interventions qui portent sur des matières spécifiques.

Plusieurs études montrent que la plupart des jeunes enfants débutent leur scolarité avec une confiance élevée dans leurs capacités à apprendre, mais que cette confiance s’érode rapidement sous l’action conjuguée du développement cognitif (qui amène à davantage de réalisme) et des évaluations normatives (où les élèves sont classés les uns par rapport aux autres) très présentes en milieu scolaire. Favoriser des pratiques d’enseignement qui maintiennent la confiance des élèves constitue donc un défi éducatif.

Deux facteurs majeurs dans le développement du sentiment de compétence d’un élève sont les expériences de réussite (ou d’échec) et les réactions de son entourage (parents, enseignants, pairs). Comme le montrent diverses études expérimentales ou longitudinales, le jugement qu’une personne porte sur ses capacités a également une influence sur ses performances et ce quel que soit son niveau initial de compétence 2.