Aux États-Unis, on meurt de «désespoir»

Deux économistes américains, dont le prix Nobel Angus Deaton, tirent la sonnette d’alarme face à la hausse des « morts du désespoir » aux États-Unis. Suicides et overdoses progressent au point de faire régresser l’espérance de vie.

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Triste bilan de fin d’année outre-Atlantique. L’espérance de vie aux États-Unis a chuté pour la deuxième année consécutive (0,2 ans en 2015, 0,1 an en 2016) passant de 78,9 à 78,6 ans, selon les chiffres du NCHS (Centre national de statistique sur la santé) publiés en décembre. Un fait intrigant pour le commun des mortels mais pas pour les spécialistes de l’espérance de vie qui prédisent cette possibilité dans le monde développé depuis longtemps.

Ce recul de trois mois sur deux années consécutives s’explique notamment par des facteurs traditionnels, comme la permanence de décès liés aux maladies cardiovasculaires et au diabète (la « malbouffe » n’y est pas pour rien), mais aussi et ce qui est nouveau par des overdoses liées à des consommations d’opiacés, médicaments antidouleur (OxyContin, Fentanyl) prescrits par des médecins ainsi que par l’usage de l’héroïne. On parle désormais aux États-Unis d’une « crise des opiacés » : elle fait 175 morts par jour.