Bébé, enfant, ado : des besoins qui diffèrent

Selon les âges, les troubles du sommeil, et leurs effets sur l’organisme et les performances cognitives varient…

« Se coucher tard nuit », s’amusait Raymond Devos. L’humoriste ne faisait pas que jongler avec les mots, il disait vrai. « Pendant le sommeil, de nombreuses fonctions s’accomplissent, explique la psychologue Marie-Noëlle Maston 1. Ainsi, si le sommeil est perturbé, l’hormone de croissance sera moins produite. » Et ce n’est pas tout. « Il favorise d’autres fonctions psychiques comme la mémorisation et l’organisation des informations acquises pendant la journée ». On sait tout ou presque sur le sommeil des enfants. On sait donc ce qui est bon pour eux. Ce qui ne veut pas dire qu’ils s’endorment quand il le faudrait, ni qu’ils récupèrent autant que nécessaire…

Face au bébé, trouver sa juste place de parents

Jour, nuit, jour, nuit… Pas simple au départ de s’y retrouver pour un nouveau-né. Vivant sur un rythme « ultradien », le nourrisson a une vie scandée toutes les trois à quatre heures par l’alternance alimentation-veille-sommeil. C’est vers trois mois qu’il apprend à distinguer le jour de la nuit et s’inscrit dans notre rythme « circadien ». Contrairement à l’adulte, ses nuits débutent par une phase de sommeil agité durant laquelle il bouge beaucoup et respire de façon irrégulière. S’ensuit un sommeil calme, ses muscles se relâchent enfin. Son horloge biologique ne s’ajuste vraiment que vers six mois, c’est à ce stade que la plupart enchaînent six heures de repos d’affilée. Tout ne rentre pas dans l’ordre pour autant : angoissés par la nuit tombante, la séparation, la solitude, les petits sont souvent pris de pleurs irrépressibles en soirée. L’étape du coucher devient l’un des moments les plus délicats de la journée… et pour de nombreuses années. « C’est une étape normale du développement de l’enfant, assure la psychologue Lyliane Nemet-Pier 2. Ses parents doivent le rassurer par leurs câlins et préparer cette séparation grâce à un rituel bien défini et le recours à d’éventuels objets transitionnels comme un doudou ou une tétine. »