Quel est le principal facteur de discrimination à l’entrée en master en France ? C’est à cette question qu’ont souhaité répondre trois chercheurs en économie d'universités parisiennes, Sylvain Chareyron, Louis-Alexandre Erb et Yannick L’Horty. Réalisée au cours de l’année 2021, leur enquête sur les discriminations dans l'accès aux filières de master a porté sur plus de 600 cursus… pour lesquels ils ont envoyé plus de 1 800 demandes d'informations aux responsables de ces formations. Ces demandes d’informations émanaient soit d’un potentiel candidat indiquant se déplacer en fauteuil roulant, soit d’un candidat avec un patronyme dont la consonance révélait une origine maghrébine. Si les résultats n’ont pas mis en exergue de discrimination significative envers les candidats en situation de handicap, ceux ayant un nom à consonance maghrébine étaient quant à eux pénalisés dans leurs démarches – particulièrement dans les filières juridiques et scientifiques.
L’étude relève en outre des facteurs aggravants de discrimination pour ces candidats. Les discriminations sont ainsi plus élevées dès lors que la décision est prise par un unique responsable, par rapport à un processus de sélection collégial. L'attractivité de la formation peut également contribuer à renforcer les discriminations, les filières les plus attractives donnant lieu à des pratiques plus discriminantes…
Source : Sylvain Chareyron et al., « Discrimination dans l'accès aux master : une évaluation expérimentale », rapport de recherche « Théorie et évaluation des politiques publiques (TEPP) », CNRS, 2022, consultable en ligne sur www.tepp.eu/doc/users/268/bib/ondesmaster1.pdf