Le pétrole c’est fantastique, plus encore que le plastique – le second n’étant qu’un sous-produit du premier. Envisager un monde sans pétrole, c’est renoncer aux voitures, au goudron sur les routes, aux flots gigantesques de béton et d’acier qui accompagnent notre croissance démographique, à l’agriculture industrielle qui contribue à plus de la moitié de l’alimentation humaine, à une bonne part des textiles et du mobilier…
Alors pourquoi devrait-on arrêter, si possible en douceur ? Parce que 2023 nous a donné un avant-goût de notre avenir possible. Une planète qui se réchauffe, ce sont des forêts qui partent en flammes, des États dévastés par les tornades, des fleuves à sec et des gens qui meurent. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, le Conseil scientifique européen sur le changement climatique est formel : les combustibles fossiles doivent être éliminés aussi rapidement que possible. Il recommande que l’Europe réduise ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d’ici à 2030 et de 90 % d’ici à 2040 par rapport à 1990.
Impérativement moins consommer
À l’échelle planétaire, les écosystèmes (océans, forêts, etc.) sont capables d’absorber 16 gigatonnes (Gt) de CO2 par an. Une limite à ne pas dépasser. Or l’humanité a émis, en 2021, 56 Gt d’équivalent CO2 (CO2 + autres GES), dont 40 Gt de CO2, résultant de la combustion du pétrole (à 33 %), du charbon (à 43 %) et du gaz (à 23 %). La majorité des experts estime possible de leur substituer d’autres sources d’énergie, bien moins polluantes, qu’elles soient renouvelables (éolien, solaire, hydraulique…), ou qu’elles émettent moins de GES (nucléaire).