Ce que la musique fait au cerveau

La musique sollicite différents types de mémorisation, consciente ou inconsciente, volontaire ou involontaire. Fait inattendu vu la complexité de cette fonction cognitive, la mémoire musicale se révèle étonnamment résistante aux maladies cérébrales. L’étude de cas cliniques a montré que d’anciens musiciens atteints d’Alzheimer et présentant des altérations sévères du langage et de la mémoire pouvaient conserver de remarquables capacités musicales. Mieux, des patients non musiciens touchés par Alzheimer, aux fonctions cognitives très altérées, se révèlent capables de se remémorer des mélodies, voire d’en retenir de nouvelles pendant un ou deux mois, voire plus – ce qui montre que la musique peut inscrire des traces mnésiques dans des zones cérébrales différentes de celles qui, tel l’hippocampe, sont considérées comme particulièrement dégradées chez ces malades. Ce qui montre également que la musique ne saurait se résumer à une forme particulière de langage et pourrait représenter un mode de communication plus archaïque, moins vulnérable aux atteintes cérébrales.

Soigner et faire vendre

Nombre d’études mettent en évidence les bénéfices des ateliers musicaux pour les personnes atteintes d’Alzheimer ; il en ressort qu’ils ont pour effet de réduire l’anxiété et la dépression, d’améliorer l’humeur des patients, leur communication, leur autonomie… C’en est au point que l’on attribue désormais à la musique de spectaculaires vertus thérapeutiques, en particulier par son aptitude à stimuler l’activité et la plasticité cérébrales.