Réalisé à l’occasion d’une série de reportages de Giv Anquetil et Daniel Mermet pour l’émission de France Inter « Là-bas si j’y suis », le documentaire se présente comme « un film-outil d’autodéfense intellectuelle ». Sur un ton joyeux et frondeur, il se veut tout à la fois engagé et didactique, dans le meilleur sens du terme. De l’analyse du pouvoir à la « fabrication du consentement », le film reprend les principaux points de la réflexion de l’universitaire américain et les illustre par l’exemple. Il revient ainsi sur la différence de traitement médiatique d’événements comparables (le meurtre de l’évêque Oscar Romero à El Salvador et du père Jerzy Popieluszko en Pologne), l’utilisation d’incidents pour justifier une intervention militaire ou l’habileté de l’industrie du tabac dans les années 1920 à conquérir le public féminin. Loin de sa caricature d’antiaméricain primaire, N. Chomsky apparaît ici comme un penseur d’un équilibre et d’une lucidité rares.