Cinéma : Les policiers n'ont plus la cote

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Qu’en ont en commun les métiers de policier, d’avocat et de président ? Les trois ont perdu en popularité sur le grand et le petit écran en 70 ans. Une récente étude menée par des chercheurs en sociologie montre qu’au cours de ces dernières décennies, les sentiments négatifs exprimés envers ces métiers se sont accrus dans les contenus audiovisuels. À l’inverse, des professions comme ingénieur, psychologue ou musicien ont gagné en visibilité. Pour parvenir à cette observation, les chercheurs ont analysé les mentions de plusieurs professions au sein d’un corpus de 136 000 contenus filmographiques produits au cours des sept dernières décennies (1950-2017). Ils ont ensuite analysé la fréquence des métiers représentés, ainsi que la nature des sentiments exprimés selon le genre des films et le pays de production. Leurs résultats révèlent qu’en moyenne, les métiers liés aux sciences et aux technologies ont eu tendance à être valorisés sur nos écrans, contrairement à ceux liés au travail manuel et aux affaires militaires. L’industrie du cinéma refléterait ainsi plusieurs évolutions, comme le développement du métier d’ingénieur, dont la mention s’est faite de plus en plus fréquente dans les films, ou encore la spécialisation croissante des métiers : le terme générique « docteur » a ainsi été, au fil du temps, remplacé sur nos écrans par « cardiologue » ou « neurologue ». Ce constat doit toutefois être nuancé : si la baisse de popularité du métier d’avocat dans les films est cohérente avec le déclin de ce métier auprès de l’opinion publique, ceux liés au maintien de l’ordre bénéficient encore d’une représentation positive de la part des citoyens dans les sondages.