En l’espace d’une trentaine d’années, le champ médiatique a été traversé par une série d’événements majeurs : l’ouverture de l’audiovisuel au privé, l’explosion du nombre de chaînes de télévision, la naissance de France Info puis de chaînes d’information en continu, le développement de sites Internet d’information en ligne, l’apparition des réseaux sociaux… Toutes ces évolutions ont bouleversé le rapport des Français aux médias, en particulier la façon dont ils s’informent : les médias d’information « traditionnels » connaissent un déclin progressif.
Celui-ci se repère d’abord sur le plan des pratiques d’information. En 1946, la presse écrite quotidienne était le principal média d’information des Français avec près de 16 millions d’exemplaires vendus chaque jour, dont les trois cinquièmes pour la presse quotidienne nationale (PQN). En 2016, sa diffusion est tombée à 5,5 millions d’exemplaires seulement, soit une baisse de 66 % pour l’ensemble des quotidiens français et de 85 % pour la seule PQN 1. Ces chiffres sont encore plus frappants si l’on se souvient que, sur la période, la population française a augmenté de 62 % !
Le déclin de la « grand-messe » du 20 heures
L’information télévisée a pris le relais et constitue aujourd’hui, de très loin, le principal média d’information des Français. Au milieu des années 1990, les journaux télévisés de TF1, France 2 et France 3 réunissaient chaque soir près de 20 millions de téléspectateurs. Aujourd’hui, ils en rassemblent moins de 15 millions, auxquels s’ajoutent chaque soir 3 millions de téléspectateurs pour le journal de 19 h 45 sur M6, et 3 autres millions pour les chaînes d’information en continu BFM, iTélé et LCI. On constate donc un déclin de la « grand-messe » du 20 heures, lequel n’en est sans doute qu’à ses débuts étant donné le vieillissement du public : les 15-24 ans représentent aujourd’hui moins de 5 % de l’audience des journaux télévisés de TF1, France 2 et France 3.