Condorcet - Le savoir libérateur

Durant la Révolution française, Condorcet présente un projet d’instruction publique nourri par la philosophie des Lumières, qui pose les bases de l’école républicaine.

La Révolution française a fourni une importante réflexion sur l’institution d’une école publique gratuite. Au sein de celle-ci, les textes de Condorcet – Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791) et Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique (1792) – ont donné à l’école républicaine ses principes libérateurs.

Nourri par la pensée des Lumières qu’il enrichit d’une réflexion sur la « mathématique sociale », Condorcet (1743-1794) est l’auteur d’une œuvre économique, juridique, philosophique et politique. Il était favorable aux droits politiques des femmes, opposé à l’esclavage et à la peine de mort.

Pour Condorcet, la question de l’école se pose d’urgence à un peuple souverain : faute de connaissances et de pensée réflexive, un tel peuple s’expose à devenir son propre tyran et le progrès n’est pour lui qu’un processus d’étouffement. Il ne peut être libre qu’en s’appropriant les objets du savoir désintéressé formant l’humaine encyclopédie. Il appartient à la puissance publique d’organiser cette appropriation afin que chacun puisse se soustraire à l’autorité d’autrui et cultive sa perfectibilité, afin aussi que les décisions politiques qui s’imposent à tous ne soient pas le fruit de l’ignorance. La finalité de l’école n’est pas l’adaptation sociale ou économique, mais la liberté de chaque individu : l’école publique doit instruire et non imposer une éducation qui tend toujours à une sorte de conformation.