Les situations sont en fait variées. De nombreuses maladies – avec des symptômes, des anomalies aux examens complémentaires et des lésions spécifiques – sont ainsi sensibles à des facteurs psychologiques : l’asthme, l’eczéma, l’hypertension artérielle … sont des exemples incontestés. Leur aggravation en cas de stress prouve cette interaction entre psychisme et état somatique (en grec : psuché l’esprit, soma le corps).
Très différents sont les états pathologiques, invalidants et chroniques, appelés troubles somatiques ou conversions (voir encadré) qui ne correspondent pas une maladie « lésionnelle » classique et posent la question d’une origine psychologique. On les évoque lorsque le regroupement des symptômes n’est pas logique, les bilans répétés normaux et le recul suffisant pour exclure une cause organique.
Des maladies réelles ?
Selon les classifications nord-américaines (DSM), les maladies correspondant à des symptômes somatiques ou des conversions correspondent à une gêne durable, affectant différents secteurs de la vie de la personne, sans anomalie aux examens répétés et qui n’évoque aucune maladie répertoriée. La forme la plus grave est le trouble de somatisation qui débute généralement avant 30 ans et associe plusieurs symptômes douloureux, des troubles gastro-intestinaux, sexuels et d’allure neurologique. Dans des formes plus atténuées, et plus fréquentes, ces états se manifestent par un symptôme prédominant : fatigue, atteinte d’un organe (colon, vessie, organes sexuels…), douleurs musculaires dont la fibromyalgie, céphalées chroniques quotidiennes, etc. Les conversions sont une forme spécifique dont les symptômes évoquent des troubles du système nerveux : crise, paralysies, trouble moteur, confusion, trouble de la mémoire…, sans lésion anatomique.
Notons enfin que près de deux tiers des patients qui consultent pour la première fois un généraliste n’ont tout simplement aucune lésion organique. Ce qui ne veut pas dire, loin s’en faut, qu’ils ne souffrent pas…
Dans ces différentes situations, l’écoute attentive suggère un dysfonctionnement psychologique, en quelque sorte une « blessure de l’âme ». Ces faits sont connus depuis l’aube de la médecine. Depuis, la lecture de ces troubles somatiques d’origine psychologique a évolué, sans pourtant qu’il soit répondu à toutes les questions, et que toutes les zones d’ombre aient été éclaircies.