Corps-esprit, les liaisons souterraines

L’influence de notre âme sur notre corps ou psychosomatique intrigue depuis l’Antiquité et continue à susciter de nombreux travaux.

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Qui n’a entendu parler des maladies « psychosomatiques », qui traduiraient dans notre corps (le soma) les tourments de notre âme (la psyché) ? Depuis l’époque antique, de multiples mouvements de pensée et disciplines se sont intéressés à l’influence de notre personnalité ou de nos émotions sur notre organisme. « Quand le psychisme défaille, c’est le corps qui prend la relève. » Cette formule, que l’on doit à Jean-Benjamin Stora, ancien président de l’Institut de psychosomatique Pierre-Marty, résume bien l’enjeu de la psychosomatique : observer et comprendre les éventuelles interactions entre corps et esprit. Les prémices de cette approche datent de l’Antiquité, avec les médecins grecs Hippocrate et Galien qui s’intéressaient à l’influence de l’âme ou des émotions sur notre organisme. Mais c’est véritablement au début du 19e siècle que la réflexion se structure, alliant « psycho » (qui se réfère à l’esprit) et « soma » (le corps).

Des passions de l’âme aux stresseurs émotionnels

Le terme de psychosomatique est utilisé pour la première fois en 1818 par Johann Christian Heinroth, professeur de psychiatrie à l’université de Leipzig. Le courant médical d’alors, qui s’inscrit dans le romantisme allemand, s’intéresse aux passions de l’âme comme cause essentielle de la folie. J.C. Heinroth emploie le terme de psychosomatique pour exprimer leur influence sur certaines maladies comme la tuberculose, l’épilepsie ou le cancer.