« Dans l'hypnose, les pratiques sont très hétérogènes » Entretien avec Bruno Falissard

Dans quels domaines l’efficacité de l’hypnose a-t-elle pu être démontrée ?

Il est très difficile de répondre précisément à cette question. Comment évaluer l’efficacité d’un soin ? On peut comparer un médicament et dire « qu’en moyenne il est plus ou moins efficace qu’un autre ». Mais pour ce qui est des thérapies, c’est beaucoup plus compliqué. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte : la personnalité du thérapeute, son orientation théorique, sa manière de pratiquer, son contact, etc. Même si un patient va mieux après une hypnothérapie, on ne peut pas affirmer pour autant que c’est précisément grâce à cette technique. Dans l’EMDR par exemple, les pratiques sont beaucoup plus standardisées et facilement reproductibles. On peut donc plus aisément évaluer les effets directs. Dans l’hypnose, les pratiques sont très hétérogènes. La seule chose que nous avons pu évaluer correctement concerne les pratiques antidouleur et peropératoires dont le cadre se prête plus facilement à des essais cliniques randomisés. Pour ce qui est des troubles psychologiques, la plupart des études présentent trop de failles méthodologiques pour être réellement exploitables.