En 1812, le grand poète allemand Jean-Paul Richter (appelé couramment Jean-Paul) a publié son roman La Vie de Fibel, qui retrace l'histoire d'un écrivain imaginaire. Un jour, le coq qui figure dans les livres pour enfants apparaît en songe à Fibel et lui enjoint de rédiger un abécédaire. Ce sera, dit-il, « le livre des livres, [...] en un mot, l'ouvrage le plus parfait de tous, celui qui porte le plus long titre ».
Fibel, à l'image de Jean-Paul lui-même, est un original, poète et savant, un esprit curieux qui passe sa vie à accumuler une masse de notes sur tout et n'importe quoi : faits divers, extraits de pièces de théâtre, descriptions de paysages, vie de personnages illustres, chronologies, modes d'emploi de machines à coudre, explications scientifiques sur la formation des nuages, dessins d'enfants, images pieuses, etc. Jean-Paul avait lui-même rédigé ses romans comme un amoncellement décousu de milliers de notes prises au fil de ses lectures, de ses voyages, de ses méditations.