Cet historien - récemment décédé - est peu connu en France. Après s'être exilé de l'Allemagne nazie, il fut un enseignant de renom aux Etats-Unis et à Jérusalem. Son oeuvre, selon sa propre expression, invite à « une histoire religieuse du politique », dans laquelle les expressions des nationalismes européens entre les deux guerres, et particulièrement le nazisme, sont considérées comme des formes de « religion civile ».
Dans ce livre, il montre comment, après la Première Guerre mondiale, les pays vainqueurs tout comme l'Allemagne et l'Italie sacralisèrent le combat de leurs soldats pour en faire un culte quasiment religieux, à travers les commémorations, les monuments aux morts, les cartes postales, les bibelots... C'est, selon l'auteur, cette construction d'un mythe de la guerre qui a nourri l'idée de revanche, dans un processus de « brutalisation » dont le nazisme serait directement issu.
Un seul livre de George L. Mosse avait jusqu'ici été traduit en français : L'Image de l'homme (éditions Abbeville, 1997). Avec la même approche anthropologique, l'auteur y étudiait comment s'est construite, à l'époque contemporaine, l'image de la virilité (voir Sciences Humaines n° 80, février 1998).