Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, Bounia (15 ans) et Zyed (17 ans) fuient les forces de police qui tentent de les interpeller. Ils trouvent la mort par électrocution en se réfugiant dans un transformateur électrique. Ce sera le point de départ des plus importantes émeutes que la France ait connues depuis 1968 : un peu partout dans les banlieues françaises, des jeunes majoritairement « non blancs » vont pendant trois semaines brûler voitures, poubelles, équipements, écoles…
Conçu et écrit avant, pendant et après ces événements, cet ouvrage collectif pose justement la question de la manière dont il faut interpréter ce type de phénomène : relèvent-ils d’une « question sociale », c’est-à-dire d’une lecture de la société française en termes de stratification et de classes sociales (les émeutiers étant alors caractérisés par leur pauvreté, leur faible niveau de diplôme…) ? Ou d’une « question raciale », qui conduirait à mettre en avant leur couleur de peau, leurs « origines ethniques » et à expliquer leur colère par les discriminations de toutes sortes qu’ils subissent ? Les deux explications se combinent-elles, et comment ?