Des catastrophes... « naturelles » ?

Des catastrophes… « naturelles » ?
, Virginie Duvat et Alexandre Magnan
, Le Pommier, 2014,
312 p., 23 €.

Chaque année, 500 à 1 000 catastrophes naturelles se produisent dans le monde. Naturelles, elles le sont par leur cause motrice. Cependant, la nature n’est qu’en partie responsable de leurs effets, quand ce n’est pas de leur survenue. C’est ce que veulent nous rappeler Virginie Duvat et Alexandre Magnan à travers ces sept études de cas. Ayant fait la une des médias, ces événements ne nous sont pas étrangers, et les voir ainsi rassemblés et analysés a de quoi troubler, car les auteurs mettent surtout le doigt sur les défaillances des États. Ainsi, indiquent-ils, « la tempête Xynthia a révélé les nombreuses limites de la politique française de gestion des risques naturels. Elle a mis en évidence ses défaillances dans toutes les phases de l’intervention publique, la prévention (urbanisation de zones exposées et négligence des défenses côtières), l’alerte (sous-estimation de la submersion, conseils inappropriés donnés aux habitants), la crise (insuffisance de la communication et de la coordination des acteurs) et la phase postcrise (reconstruction). » Plus globalement, les auteurs mettent ici à mal le « mythe de la sûreté » ; si « comprendre les mécanismes de production de la vulnérabilité » permet aux auteurs de se faire critiques, il s’agit également pour eux « d’identifier les voies de réduction des risques et d’adaptation aux aléas naturels ». En ce sens, « faire évoluer les rapports que les sociétés entretiennent avec leur environnement et les relations que les hommes entretiennent les uns avec les autres » apparaît comme un enjeu essentiel.