Un psychanalyste et un psychiatre peuvent-ils se retrouver sur la question de la psychothérapie ? Apparemment oui, du moins pour Pierre Fédida et Edouard Zarifian. Ce dernier, pourtant spécialiste de la psychopharmacologie, s'insurge comme Fédida contre les excès des traitements médicamenteux, notamment les antidépresseurs, qui ne soignent que les symptômes mais aucunement le sens de ceux-ci. Depuis Les Jardiniers de la folie, qui, en 1988, avait soulevé un grand débat entre médecins et analystes, Zarifian continue à dénoncer avec détermination le peu de place laissé à la parole du malade, l'écoute de sa souffrance. Lui aussi a une vision assez dure de la société actuelle : « La décadence d'une société, c'est la recherche de la facilité, le besoin systématique d'assistance et de dépendance. Demander des psychotropes pour maquiller l'existentiel, c'est passer à côté de la vie, négliger ses propres ressources et se condamner à terme à perdre toute liberté. »
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