Cet ouvrage monumental apporte la preuve, s’il le fallait, que les Juifs de France ne sont pas une minorité venue de l’extérieur, mais une composante de l’histoire nationale. Prenons le personnage clé qu’est le rabbin Rachi de Troyes, fondateur d’une yéchiva (école talmudique) et réputé pour sa propension à encourager l’esprit critique de ses étudiants. Rédigés au 11e siècle, ses commentaires encyclopédiques de la Torah sont aujourd’hui encore utilisés en exégèse, et témoignent aussi de certaines des plus vieilles occurrences du vieux français. On apprend au passage, par un des nombreux encadrés qui parsèment l’ouvrage, que contrairement à la légende, Rachi n’était probablement pas vigneron, mais vivait des revenus de sa yéchiva.