Les troubles du développement neurocognitif de l’enfant (les « dys »), issus des avancées des neurosciences cognitives, ont émergé dans les années 1980-2000. Depuis ils ont diffusé d’une façon assez large mais souvent superficielle, donnant lieu à maints quiproquos qui aggravent la confusion, tant des professionnels que des enfants et leurs familles. Les enfants dys représentent 3 à 5 % d’une classe d’âge. 1 % souffrent d’un dys sévère et ce, de façon identique dans toutes les classes sociales.
« Les dys », qu’est-ce que c’est ?
Dans les années 1980, l’essor de la « bébologie » (étude des capacités précoces des nourrissons) a mis en évidence les incroyables capacités des bébés, dans quasiment tous les domaines de la cognition. Il n’était plus possible de continuer à penser que le cerveau du nouveau-né était cette ardoise vierge que l’on avait imaginée jusqu’alors. On découvre au contraire que le cerveau du bébé est d’emblée constitué de réseaux de neurones certes très immatures mais fonctionnels. Ces modules, souvent comparés à des « boîtes à outils » spécialisées (pour le langage, le nombre, l’espace, etc.), permettent que le bébé extraie des informations de son environnement, les analyse, les relie et construise des connaissances. On n’apprend pas à partir de rien. Il est donc devenu évident que certains troubles des apprentissages découlent de singularités ou dysfonctionnements de certains de ces réseaux : on parle alors de troubles cognitifs spécifiques 1. Les causes premières de ces troubles ne sont pas connues même si beaucoup d’éléments pointent vers des anomalies génétiques. Leurs conséquences (les troubles spécifiques des apprentissages) se découvrent progressivement, au fil des années et des exigences du milieu. L’ensemble de ces pathologies est communément décliné sous le terme générique de « dys » : dysphasies (troubles du développement du langage oral), dyspraxies (troubles du développement gestuel et spatial 3), dyslexies (troubles d’acquisition du langage écrit).