École publique, un monopole contesté

Méprisée par les parents toujours plus nombreux à chercher des alternatives, épinglée sur la scène internationale pour ses piètres résultats, désavouée, l’école publique est-elle menacée par la concurrence privée ?

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Le fait peut surprendre : avec un écolier sur six scolarisé dans le privé, la France fait partie des pays occidentaux dans lequel l’enseignement privé est le plus présent. Ceci n’a pourtant rien de nouveau. Selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), la part du privé apparaît comme relativement stable, oscillant depuis le début des années 2000 autour de 13,5 % dans le premier degré, et de 21 % au collège et lycée. Cette répartition s’explique par les spécificités françaises de l’enseignement privé, constitué à 95 % d’établissements liés à l’État par un contrat d’association. Ce statut, institué dès 1959 par la loi Debré, permet aux établissements d’être subventionnés par les collectivités territoriales. Le salaire des enseignants, notamment, est pris en charge contre l’engagement de suivre les programmes et règles édictées par le ministère de l’Éducation nationale. D’une certaine manière, l’école républicaine reste donc le modèle.

Plus nouveau est le succès des établissements scolaires hors contrat : qu’ils soient confessionnels (un quart de ces établissements) ou aconfessionnels, inspirés de Mgr Lefebvre ou de Maria Montessori, ils ont pour point commun de défendre l’idée qu’une « autre école » est possible, fondée sur d’autres programmes, d’autres méthodes, d’autres valeurs. Leurs effectifs restent marginaux en France (0,5 % des élèves), mais ils ont doublé depuis dix ans. Environ 75 000 enfants sont concernés. Que signifie cet engouement parental pour les écoles « alternatives » ?