Jérôme Sueur
Écoacousticien, Muséum national d'histoire naturelle
Qu’est-ce que l’écoacoustique ?
Au début de ma carrière, je faisais de la recherche en bioacoustique, discipline qui consiste à étudier le comportement animal sonore. Je travaillais alors sur la communication acoustique des insectes, notamment des cigales. Je regardais comment et pourquoi les cigales chantent et entendent, sans vraiment me pencher sur des questions d’ordre écologique. C’est la rencontre avec une collègue du Muséum, Sandrine Pavoine, travaillant sur l’estimation mathématique de la biodiversité, qui nous a donné l’idée d’utiliser le son comme un indicateur de processus écologiques. Nous avons alors développé des indices acoustiques qui permettent d’estimer si un enregistrement est complexe ou non, et donc si beaucoup d’espèces sont présentes au même moment dans un environnement donné. Ces développements sont aussi le fruit d’évolutions technologiques, avec l’arrivée de magnétophones automatiques qui enregistrent en notre absence, sont résistants aux conditions extérieures, et dont la consommation en énergie est faible.