Effet Macbeth : se laver de ses fautes

Chez les baptistes, le baptême consiste dans une immersion totale dans l’eau. Dans le bouddhisme, l’islam, le shintô et de nombreuses religions du monde, l’eau a une fonction de purification morale. Comme si le fait de se laver le corps contribuait aussi à se purifier l’esprit. L’anthropologue Mary Douglas a d’ailleurs écrit un ouvrage classique sur le sujet (De la souillure, 1967). Quels liens peut-on établir entre pureté morale et pureté physique ? Les personnes qui se sentent coupables d’avoir commis des actes honteux ou des fautes graves éprouvent le besoin de se laver comme pour se blanchir d’une souillure mentale. Les psychologues appellent cela l’« effet Macbeth » en référence à la pièce de William Shakespeare, dans laquelle lady Macbeth, responsable de crimes, ne cesse de se laver les mains pour tenter d’effacer les tâches de sang qu’elle y voit apparaître indéfiniment.