Étienne Bonnot de Condillac (1714-1780) Le commerce, produit de nos désirs

Nos goûts personnels, explique Étienne Bonnot de Condillac, forgent la valeur que l’on accorde aux objets. Cette diversité de désirs incite naturellement au libre-échange.

Étienne Bonnot de Condillac, abbé de Mureau, n’a d’abbé que le titre. C’est d’abord en tant que philosophe qu’il devient célèbre. Son intense vie mondaine – il fréquente par exemple le salon de Madame de Tencin, où il fait la connaissance de Diderot et Rousseau –, lui permet de construire une solide renommée. Il est connu comme le principal représentant français du « sensualisme », doctrine qui prétend que l’esprit humain apparaît et se développe sur la seule base des sens. C’est ce qu’il soutient dans le Traité des sensations, publié en 1754.

Le duc de Parme lui propose de devenir précepteur de son fils, le futur Ferdinand 1er. L’expérience est un succès mais il se désespère de n’avoir plus de temps à consacrer à sa réflexion philosophique. De retour en France, en 1768, quoique nommé la même année à l’Académie française, il consacre la fin de sa vie à ses propres travaux théoriques.