Faux et usage de faux au 17e siècle

Tout le monde n’a pas la chance de naître dans une famille aristocratique… Mais Pierre-Albert et Jean de Launay ont trouvé la solution : il suffit d’inventer sa propre généalogie ! Dans les Pays-Bas du milieu du 17e siècle, ces deux frères sont faussaires, spécialisés dans l’héraldique – la science des blasons, les emblèmes qui distinguent une famille. En falsifiant des documents, ils créent des lignées prestigieuses à leurs clients en quête d’élévation sociale, à une époque où le rang qu’on occupe a une importance centrale. Tous les moyens sont bons : ils utilisent de faux sceaux, imitent des signatures, grattent et repeignent des écus, remplacent des noms par d’autres… Les deux frères produisent d’excellentes contrefaçons et multiplient les supports (attestations de noblesse, arbres généalogiques, peintures, lettres…), ce qui les rend célèbres. Domiciliés à Bruxelles, les de Launay qui se revendiquent « hérauts d’armes » sont sollicités dans toute l’Europe dans les années 1650-1680.