Après le vacarme médiatique qui suivit la publication de L’Histoire mondiale de la France dirigée par Patrick Boucheron (Seuil, 2017), on aurait pu s’attendre à ce que ce livre sous-titré « Histoires globales de la France contemporaine » provoque des émeutes. En effet, ce second ouvrage se révèle plus toxique pour les fantasmes nationalistes que le premier. Une histoire mondiale est une collection d’événements, récoltée auprès de nombreux historiens, qui brosse au fil des millénaires le visage d’une France forgée par des échanges avec l’étranger. D’ici et d’ailleurs, dirigé par Quentin Deluermoz est pour sa part axé sur un pari méthodologique, celui d’analyser la construction nationale au prisme de ses objets fétiches. Ils sont ici au nombre de sept : la mondialisation, la Révolution, le commerce, l’État, le travail, la république, la culture.