Farouche opposant au néolibéralisme économique, auquel il reproche une conceptualisation trop étroite, François Perroux veut lier la science économique aux autres sciences humaines. Il déplore le « scientisme » de la pensée néolibérale qui se veut vérité universelle et seule discipline capable d’apporter un raisonnement véritablement scientifique sur l’être humain. Tout au long de sa vie, il plaidera pour une « économie politique », qui intègre pleinement l’ensemble des facteurs influents du marché économique, y compris les effets des politiques d’État ou les effets de pouvoir. Pour autant, François Perroux n’était ni marxiste (bien qu’il admire la pensée de Marx tout en lui reprochant son matérialisme), ni keynésien. Un temps proche de la pensée de Joseph Schumpeter (1883-1950), il finit par s’en éloigner. Il fut pressenti pour le prix Nobel d’économie (qu’il n’obtiendra cependant jamais). Sans courant de pensée économique défini, son approche reste néanmoins très marquée par son humanisme chrétien.
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Les 100 penseurs de l'économie
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