Né dans une riche famille de négociants du Sud-Ouest de la France, Frédéric Bastiat développe une pensée marquée par un libéralisme inébranlable. Engagé en politique, il sera élu conseiller général d’un canton landais en 1833, puis député à l’Assemblée constituante de 1848. Il ne découvre l’économie que tardivement, mais n’en sera pas moins un auteur prolifique et influent, publiant plusieurs ouvrages et de nombreux pamphlets. Avec Jean-Baptiste Say (1767-1832), il sera l’un des auteurs de référence de l’école autrichienne.
La satire des fabricants de chandelles
F. Bastiat a une vision manichéenne de la pensée économique : selon lui, il y a d’un côté les libéraux, de l’autre les socialistes. L’auteur ne fait pas de détail lorsqu’il considère le camp adverse : qu’ils soient anarchistes, communistes ou utopistes, son seul objectif est de démontrer l’aporie de leurs raisonnements. Les Sophismes économiques (1845), un de ses premiers écrits notables, est essentiellement tourné vers l’apologie du libéralisme qu’il mène en parallèle d’une dénonciation acerbe des préjugés économiques portés par les théoriciens socialistes de son temps – il entretiendra d’ailleurs une vive polémique avec l’un des plus illustres, Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865).