En dressant l'arbre généalogique des groupes de populations de la planète, le généticien d'origine italienne Luca Cavalli-Sforza a été frappé par la correspondance avec les grandes familles de langues. Les populations transporteraient ainsi avec elles leur ADN... et leur langue, dont Cavalli-Sforza cherche à reconstruire l'évolution, au-delà des emprunts culturels.
Sur cette question de l'origine des langues, la génétique prendrait le relais de l'archéologie lorsque celle-ci atteint ses limites. Selon l'auteur, « l'archéologie n'aide pas à vérifier l'existence de migrations, sauf cas exceptionnels ». En effet, la diffusion des langues et des techniques peut être le résultat soit d'une migration d'hommes (diffusion démique) soit d'une diffusion des connaissances elles-mêmes (diffusion culturelle). Seule la génétique permettrait de les distinguer. Rédigé en français à partir de ses notes de cours donnés au Collège de France, ce livre s'inscrit dans la lignée de l'école de Stanford, où Cavalli-Sforza est professeur.