Enseigner une histoire plus mixte, qui reconnaîtrait tant le rôle des hommes que des femmes, est un enjeu de taille en sciences de l’éducation. En classe, cette ambition s’est traduite par une augmentation du nombre de figures historiques féminines. Avec hélas des résultats mitigés, les élèves – surtout les garçons – continuant de restituer un récit mettant les hommes au premier plan. Faisant l’hypothèse que les obstacles à une vision plus égalitaire relèvent principalement des représentations préalables des jeunes, deux chercheurs ont mené en collaboration avec des enseignants une expérimentation sur 259 lycéens : à une moitié, il a été proposé une séquence d’histoire mixte portant sur la Renaissance, tandis que l’autre moitié a bénéficié en plus d’une sensibilisation aux processus d’invisibilisation des femmes. Évalué en fin de séquence, l’ensemble des élèves avait mémorisé un grand nombre de figures féminines présentées en cours, mais ceux du deuxième groupe les citaient bien plus fréquemment comme personnages marquants de la période étudiée.
source
• Bertrand Noblet et Brigitte Morand, « Déconstruire en classe le genre du récit historique pour faire apprendre une histoire vraiment mixte », Recherches en didactiques, n° 35, 2023/1.