Hypersensible et fier de l'être !

Certains voient aujourd’hui l’hypersensibilité comme un trait de caractère appréciable dans un monde hyperrationnel.

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Au début du 20e siècle, le psychiatre allemand Ernst Kretschmer est un des premiers à s’intéresser aux personnes manifestant une très grande sensibilité. En 1919, il décrit un profil particulier, celui des « personnalités sensitives » 1. Il n’est pas encore question d’hypersensibilité, mais le tempérament qu’il observe en est proche : des personnes très sensibles, susceptibles (la moindre remarque peut les blesser), timides et hésitantes. Elles doutent constamment d’elles-mêmes, mais sont convaincues de leur haute valeur morale et intellectuelle. E. Kretschmer les qualifie d’orgueilleuses : elles pensent souvent ne pas être reconnues à leur juste valeur.

Perfectionnistes, les personnalités sensitives pourraient même devenir des bourreaux pour elles-mêmes. En cas d’échec, elles ressentiraient une forte humiliation, voire un sentiment d’incompétence. Manquant d’assurance, facilement blessées, certaines préféreraient alors se replier sur elles-mêmes. Le psychiatre allemand identifie même le « délire de relation des sensitifs », un trouble paranoïaque qui, suite à un traumatisme, conduirait le sensitif à se sentir persécuté…

20 % de la population concernée