Pour les auteurs de ce livre, la montée en puissance des partis politiques d’extrême droite en France est essentiellement due au travail de nombreux influenceurs. Ceux-ci ont créé un écosystème de sites Internet, de podcasts et de vidéos enfermant l’internaute dans une bulle d’information orientée, ce qui le transforme progressivement en électeur d’extrême droite. Ce phénomène a 20 ans. Dans les années 2000, alors que la presse nationaliste et identitaire se vendait mal, des inconnus issus de la fachosphère ont pris le relais sur Internet. Ce fut d’abord sur des sites spécialisés comme Boulevard Voltaire, FdeSouche ou Breizh info, puis sur une chaîne YouTube, TV Libertés, qui surfait sur la vague antivax et conspirationniste en plein essor. Enfin, les influenceurs identitaires devinrent de véritables stars. Les vidéos antisémites à succès d’Alain Soral et Dieudonné laissèrent la place à une jeune garde cumulant parfois des millions de vues : Papacito, un viriliste violent et ultranationaliste ; Valek, misogyne et xénophobe ; Damien Rieu… ou encore Thaïs d’Escufon, antiféministe et traditionnaliste ; Alice Cordier, représentant un collectif anti-islam et antitrans. Sans oublier Jordan Bardella, qui reprend les codes des réseaux sociaux en se mettant en scène dans des activités quotidiennes banales.