Fils d’un grand marchand et banquier de Reims, Jean-Baptiste Colbert s’introduit dans les arcanes de Versailles, jusqu’à devenir l’un des ministres les plus célèbres de Louis XIV. Issu de la grande bourgeoisie, il mit à profit les réseaux hérités de ses aïeuls pour s’élever : intendant des Finances en septembre 1661 après la disgrâce de son prédécesseur Nicolas Fouquet, il deviendra contrôleur général des Finances en décembre 1665. La postérité a fait du « colbertisme » une doctrine économique, vision que contestent les historiens : Colbert ne détiendrait pas la parenté de la pensée économique centralisatrice et mercantiliste qu’il a mise en œuvre. Si on ne peut le considérer comme un véritable théoricien économique, il a néanmoins été un homme de réformes.
Son principal écrit, un manuscrit de 1670 adressé au roi, contient les grands principes qui ont guidé son action au sein du royaume de France. Une « charte du colbertisme », en somme. Cependant, il faut se garder de tout anachronisme : le « colbertisme » n’est pas une théorie économique cohérente tel que nous l’entendons aujourd’hui. Il s’agit plus d’une représentation du monde économique inspirée par la pensée mercantiliste.