Jean-Baptiste Say est né le 5 janvier 1767 à Lyon. Son père est négociant en soieries. Il commence un apprentissage à Paris comme commis dans une maison de commerce avant que son père ne l’envoie à 19 ans en Grande-Bretagne pour qu’il perfectionne ses pratiques commerciales et son anglais. De retour en France deux ans plus tard, il travaille dans une compagnie d’assurances pour gagner sa vie. Son patron lui fait découvrir La Richesse des nations (1776) d’Adam Smith. C’est une révélation pour J.-B. Say, qui publie en 1803 son Traité d’économie politique. Si cet ouvrage devient autant un succès qu’une référence en économie, Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, ne le voit pas d’un bon œil. Partisan de l’économie de guerre basée sur le protectionnisme et les régulations, il demande à J.-B. Say de modifier la teneur de ses propos. Intransigeant sur ses convictions libérales, ce dernier refuse. Ce qui lui vaudra d’être exclu du Tribunat (nom d’une des quatre assemblées du Consulat) où il siégeait et de cesser son activité de journaliste qu’il exerçait depuis 1794. Il se tourne alors vers l’entrepreneuriat industriel et prend la gestion d’une manufacture de coton. Il faut attendre l’abdication de Napoléon en 1814 pour que la traversée du désert intellectuel de J.-B. Say s’achève enfin et qu’il puisse révéler au public ses réflexions sur l’équilibre économique.
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Les 100 penseurs de l'économie
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