Se pourrait-il que la domestication des plantes et des animaux, la vie des civilisations et la destruction de l’environnement par les activités capitalistes s’expliquent par une seule caractéristique propre à notre espèce ? Spécialiste de théorie littéraire, Alain Vaillant n’est pas le premier à oser défendre une telle thèse. La sienne offre une certaine analogie avec celle du journaliste Sébastien Bohler qui, dans Le Bug humain (2019), s’était cantonné au seul présent pour diagnostiquer que l’humanité était aveuglée par la recherche du plaisir, ce qui l’empêchait de comprendre la face obscure de la mondialisation : notre jouissance à vivre dans le luxe de la société de consommation oblitérerait toute conscience de ce que nous mettons notre survie en danger, car les hormones régissant nos humeurs nous conditionneraient à ignorer ce qui gâcherait notre plaisir, en l’occurrence la désintégration de la biosphère.