L’année 2014 restera dans la mémoire des sages-femmes françaises un moment de lutte, de grèves et de manifestations pour tenter d’obtenir leur reconnaissance comme « praticiens de premier recours ». Allait-on ouvrir la voie à un suivi gynécologique moins technicisé, plus humain mais aussi plus économique pour la société ou bien risquait-on de créer une médecine à deux vitesses, en mettant les femmes entre les mains de celles qui auraient dû rester les auxiliaires des médecins ? Pour l’historienne Nathalie Sage-Pranchère, la question a été tranchée dès la fin du 18e siècle lorsque les sages-femmes ont été désignées par les pouvoirs publics pour accompagner la population dans une des plus grandes évolutions sociales du 19e siècle : l’émergence d’une santé publique fondée sur une médecine scientifique et prophylactique, à même de réduire l’importante mortalité maternelle et infantile.
L'école des sages-femmes
L’école des sages-femmes. Naissance d’un corps professionnel (1786-1917), Nathalie Sage-Pranchère, Presses universitaires François-Rabelais, 2017, 456 p., 24 €.