L'effet-maître, l'effet-classe, l'effet-établissement

Depuis une trentaine d’années, les recherches en sciences de l’éducation sondent la responsabilité du maître, de la classe, ou encore de l’établissement scolaire sur la réussite des élèves. Un grand nombre de travaux a été conduit sur cette question, démontrant l’influence prépondérante de l’enseignant.

◊ Bon maître, bonne classe, bonne école : de quoi parle-t-on ?

Notons d’abord qu’on parle des apprentissages scolaires des élèves (en français et mathématiques principalement) et plus rarement d’autres dimensions de l’expérience scolaire (attitudes, comportements, voire bien-être). En d’autres termes, la recherche évalue l’efficacité d’un enseignant, d’une classe, d’un établissement à travers leur capacité à améliorer le niveau de compétence des élèves. Aujourd’hui, certains éléments de cette efficacité sont bien identifiés.

Les qualités d’un bon enseignant s’observent d’abord dans ses attentes et ses représentations (selon le sexe, le niveau initial, l’origine sociale) : il est plus efficace s’il est convaincu que ses élèves peuvent progresser. Les pratiques pédagogiques sont également déterminantes. Elles révèlent l’importance d’une organisation et d’une gestion rigoureuse de la classe, pour optimiser le temps d’apprentissage des élèves : l’enseignant est plus efficace s’il structure, explicite, expose et guide. Les interactions maître-élèves suscitées constituent enfin un réel levier, en maintenant les élèves engagés dans la tâche et en créant une atmosphère de travail paisible.

Les caractéristiques d’une bonne classe sont, elles, liées à deux dimensions : d’une part, sa structure (nombre d’élèves, type de cours, dotations pédagogiques), d’autre part, la composition du groupe (hétérogénéité, niveau moyen de la classe, tonalité sociale).