Le Français est arrogant, c’est bien connu. Ce stéréotype circulait déjà au Moyen Âge, parmi une pléthore d’idées reçues concernant les diverses « nations » européennes. Issus de croyances populaires, ces stéréotypes nationaux sont le premier pilier d’une pensée raciste qui émerge en Europe entre le 13e et le 15e siècle. Le second pilier est la théorie dite des « climats », héritée de l’Antiquité classique. Celle-ci postule que les différences physiques et culturelles entre les peuples s’expliquent par les nuances de climat. Les savants occidentaux du 13e siècle travaillent cette théorie, la fusionnent avec les stéréotypes, jusqu’à aboutir à une classification raciale du monde fondée sur un déterminisme climatique. Pour eux, le climat détermine les caractéristiques physiques, intellectuelles et morales. Désireux de rendre leur propos plus scientifique, ils intègrent également la physiognomonie et l’astrologie à leur argumentaire.