On connaît Ruwen Ogien pour son éthique « minimaliste ». Ce nouvel ouvrage, suite directe à L’Éthique aujourd’hui, en présente le développement politique. Au cœur de l’ouvrage se situe la question de la liberté politique. Comment définir la liberté politique de façon à respecter trois exigences que R. Ogien juge décisives : la permissivité morale, le rejet des inégalités économiques et sociales, et l’usage parcimonieux de la force ? Traçant sa route entre les conceptions positives de la liberté politique (pour lesquelles être libre consiste à obéir à des lois raisonnables, mais que R. Ogien rejette comme paternalistes et finalement liberticides) et les conceptions négatives de la liberté politique (desquelles R. Ogien se sent plus proche, mais qui peuvent être utilisées pour justifier les inégalités économiques et sociales), le philosophe propose sa propre conception de la liberté morale, qu’il veut à la fois libertaire et égalitaire. Selon la conception « minimaliste », être libre, c’est être à l’abri de la domination, de la persécution et de l’élimination par autrui.
L'État nous rend-il meilleurs ?
L’état nous rend-il meilleurs ? . Ruwen Ogien, Gallimard, coll. « Folio », 2013, 336 p., 9,10 €.